Notre génération ne se reconnaît plus dans les valeurs du modèle de société qui nous a été légué. Il est certain que les générations précédentes ont permis certaines avancées sociétales non négligeables en matière du droit des femmes, du droit du travail, de prise de conscience écologique, etc... Cependant, nous n’y avons pas accordé une attention suffisante pour faire changer efficacement et durablement les choses.
Notre héritage est avant toute chose un système d’hyper-consommation qui créé des besoins souvent artificiels, pour mieux nous vendre les produits qui répondent à ces besoins par la suite. Le capital a plus de valeur que le vivant. On se déconnecte alors progressivement de la terre qui nous entoure, on se voile la face sur les impacts des activités de certain-es acteur-rices économiques...
Seulement voilà, nous venons de vivre une pandémie mondiale. Elle a parfaitement mis en lumière les failles de notre système. Et plus important encore, elle a montré que nous pouvons nous passer de beaucoup de choses, et que nous sommes capables de remettre des valeurs comme l’entraide et la solidarité au cœur de nos actions.
On ne peut se passer de boire, de manger, d’un foyer, d’interactions sociales et de la culture au sens large. L’accès à l’énergie est devenu indispensable au fil du temps. Pour le reste, de quoi avons-nous vraiment besoin ? Qu’on le veuille ou non, mieux vivre signifie mieux consommer. Et cela va souvent de pair avec le fait de moins consommer.
Les axes qui doivent guider le changement sont a priori connus : se tourner vers une agriculture moins intensive et plus diversifiée, revoir notre consommation à la baisse (nourriture, électricité, eau, vêtements, etc.), éviter le gaspillage des ressources naturelles (hydrocarbures, minerais, roches, bois, eau, etc.), privilégier les matériaux réutilisables, naturels et à faible impact pour la construction d’habitats (paille, bois, terre), prendre en compte la totalité des impacts de nos procédés industriels (rejet de carbone, haute consommation d’eau, etc.), recréer une économie locale et d’entraide…
Nombreux-ses sont celles et ceux qui n’acceptent plus le scénario « classique » (études; métro, boulot, dodo; mariage; achat d’un bien immobilier; retraite; décès) et s’investissent à travers des associations, manifestent leurs désaccords. Partout, des femmes et des hommes de tout âge se mettent en mouvement pour faire changer les choses et réfléchissent à des façons de faire autrement au sein des quartiers, des communes, des entreprises, des gouvernements.
Des concepts comme la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou le Développement Durable se mettent en marche dans les entreprises ou les communes (qui bien que créés pour faire changer les choses et revoir les impacts des activités, servent souvent d’outils marketing et greenwashing à une grande partie des acteurs).
En lire plus dans notre article “Les grandes mouvances”.
Pourquoi une partie de notre génération souhaite faire bouger les choses ?
Parce qu’elle n’est pas dupe en ce qui concerne les motivations des gouvernements. Parce qu’elle a compris qu’il convient de changer sa façon de vivre avant de prétendre changer les choses à plus haute échelle. Néanmoins, un changement à l’échelle de l’individu ne suffira pas. Il faudra transposer ces changements à plus grande échelle, quitte à les remanier ou les repenser. Parce qu’elle se lasse de l’égoïsme et de l’individualisme qui constituent notre modèle de société. Parce qu’elle a accès à une masse d’informations qui lui permet d’acquérir des connaissances dans de nombreux domaines. Notamment des connaissances scientifiques précises qui lui permettent de comprendre les impacts de nos modes de vie sur la planète. Cette masse d’information permet aussi de faire la part des choses, de nourrir un regard critique et de ne pas se laisser manipuler par certains médias. Parce qu’aussi naïf que cela puisse paraître, elle veut croire en un avenir meilleur. Parce qu’elle ne se laissera pas faire par des individus dénués de valeurs humaines et éthiques qui prétendent diriger le monde comme ils l’entendent.
Nous pouvons agir, individuellement et collectivement. En commençant par nous renseigner sur le système que l’on cautionne, sur les conséquences de nos actes : de l’alimentation à l’habit en passant par nos consommations (énergie, eau), nos déchets, nos déplacements,… En nous questionnant sur ce que nous consommons : Est-ce un réel besoin ? D’où cela provient-il ? Comment cela est-il fait ?
Il s’agit maintenant de prendre le problème à bras-le-corps. C’est-à-dire de s’attaquer non pas aux symptômes du problème mais bien à ses racines. Agir radicalement et durablement à l’échelle de citoyen-nes semble difficile. Car cela suppose un changement fondamental dans nos comportements et dans notre rapport au vivant de la part de tous-tes (politiques, acteur-rices économiques, citoyen-nes…). Mais c’est un bien faible prix à payer face à la perspective de l’avenir radieux que cela nous ouvre.
Pour finir, nous aimerions partager une citation qui nous tient à cœur :
S’il est une chose qui est permanente en ce monde, c’est bien l’impermanence des choses et qui plus est des opinions. « Dans notre monde contemporain régi par une extrême interdépendance, les individus et les nations ne peuvent plus résoudre seuls la plupart de leurs problèmes. Nous avons besoin les uns des autres. Il nous faut par conséquent acquérir un sens universel de notre responsabilité, collective autant qu’individuelle, de protéger et de nourrir la famille planétaire, de soutenir ses membres les plus faibles et de protéger et prendre soin de l’environnement dans lequel nous vivons tous ». Sa Sainteté le Dalaï-Lama, A Policy of Kindness : an Anthology of Writings by and about the Dalai Lama (Ithaca, NY : Snow Lion, 1990), p. 113-114.
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