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Les grandes mouvances à travers le monde

Des initiatives, projets, mouvements politiques et bien d'autres formes d'actions voient le jour dans le monde. Elles ont en commun de repenser nos modes de vie et de consommation pour bâtir un avenir plus soutenable et solidaire.

La plupart de ces changements sont nés d'initiatives citoyennes.

En Inde, un homme seul, Rajendra Singh, a reconstitué les nappes phréatiques d'une province du Rajasthan en utilisant une technique de stockage d'eau de pluie, le "johad". Le Rajasthan est l'une des provinces indiennes les plus durement touchées par la sécheresse et la désertification. Son exploit ne s'est pas arrêté là, car les conséquences indirectes ont été la re-fertilisation des terres locales, un meilleur accès à l'éducation pour les enfants, une organisation et un partage des ressources plus démocratique. [1]

Aux Etats-Unis, les habitant-es de la ville de Detroit se réapproprient les friches et terrains vagues pour en faire des jardins communautaires ou jardins partagés. La municipalité a lancé un programme « Adopt a lot » (Adoptez une parcelle) qui permet à chacun-e de cultiver un terrain abandonné. Tous-tes ont compris que produire eux-mêmes leur ressources alimentaires étaient plus important que d'attendre l'hypothétique retour d'emplois. [1]

En ce qui concerne l’habitat, le modèle de la coopérative d’habitant-es s’est largement répandu.

L’esprit d’une coopérative d’habitation est d’intégrer tous les résident-es dans un cadre de vie solidaire, avec une mixité ethnique, sociale et générationnelle.
Au Québec, pour lutter contre l’exode rural, les habitant-es du village de Saint-Camille (500 habitant-es) ont converti un ancien presbytère en coopérative de logements pour les aîné-es. L’animation de la vie locale (spectacles, projets sociaux, repas collectifs) est gérée par un centre communautaire. Un fond éthique dédié au développement local (agriculture, etc.) est alimenté par cotisation des habitant-es. En 5 ans, la population a augmentée de 17%, principalement des jeunes attirés par ces valeurs. [1]
Le modèle de l’habitat participatif pourrait permettre de se passer de certains services publics (crèches, EHPAD, maisons de retraites) puisque l’entraide intergénérationnelle est au cœur de ce modèle.

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Au Vanuatu, archipel d’îles situé en Océanie, dont la population est d’environ 300 000 habitants, les citoyen-nes se sont organisés pour réduire considérablement leur production de déchets. La production, l’utilisation et l’importation de produits à usage unique (sacs plastiques, couverts, assiettes, gobelets plastiques) ont été interdits par le gouvernement. Ces produits ont été remplacés par des équivalents réutilisables ou biodégradables (vannerie, carton, toile). Cette action a vu le jour grâce au succès d’une page Facebook, puis d’une pétition adressée au gouvernement et aux membres de l’opposition. Si certains produits (bouteilles plastiques, couches à usage unique) sont encore utilisés, la recherche de solutions pour s’en passer est en cours (consigne, tri, couche lavable). [2]

En Inde, Sanjit « Bunker » Roy a fondé le Barefoot College en 1972. Un centre d’éducation populaire autosuffisant en énergie ayant pour vocation de permettre à des villageoises de pays défavorisés du monde de se former à l’énergie solaire (montage de lampes et de panneau photovoltaïques). Chaque année, 180 femmes viennent d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine. Une fois rentrée au village elles mettent en place des équipements photovoltaïques et vivent de leur entretien. Le matériel est financé par l’agence de coopération indienne ITEC, de même que l’essentiel des frais de voyage et de formation. [1]

 

En parallèle, on voit se propager le modèle de la coopérative d’énergie. Partout dans le monde, des habitant-es se regroupent pour acheter et installer des équipements d’énergie renouvelable. En Europe (2016), plus de 650 000 citoyen-nes cogéraient plus de 1940 coopératives locales d’énergie dans 11 pays. En plus de rendre l’acquisition de système de production d’énergie « propre » plus abordable, la coopérative d’énergie permet de renouer avec le partage démocratique des ressources. [1]

Les exemples cités sont uniquement une fraction de ce qui se passe un peu partout dans le monde.

Des citoyen-nes, entrepreneur-ses, acteur-rices économiques et politiques mettent en œuvre des initiatives, des mouvances qui structurent le changement autour de domaines fondamentaux à la vie en société :

Alimentation : développement d’AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), de circuits courts, de coopératives de consommateur-ices, d’épiceries participatives, de  jardins partagés/communautaires…
 

Pratiques agricoles : développement de l’agroécologie, l’agroforesterie, de la biodynamie, de l’aquaponie
Permaculture : méthode de conception d’écosystèmes résilients (habitats, jardins potager, etc) et philosophie de vie.

 

Education : ouvertures d’écoles démocratiques et alternatives, déploiement de l’éducation populaire
 

Habitat, construction : maisons bioclimatiques, habitats alternatifs construits à partir de matériaux naturels et écologiques, habitats légers (yourtes, roulottes, tiny houses…), écovillages, éco-hameaux, habitats participatifs,…
 Développement de low-tech.
 

Energie : implantation de fournisseurs d’énergie renouvelable, de coopératives citoyennes d’énergie
 

Déchet : développement des centrales de compostage, sensibilisation à travers des visites de centres de tri, démarches d’économie circulaire (réparer, recycler, upcycler) ou zéro déchet
 

Economie : relocalisation de l’économie, introduction de monnaies locales, développement de banques socialement responsables, de l’écologie industrielle
 

Politique : démocratie participative, mouvement des Villes en Transitions lancé par Rob Hopkins…

Ces mouvements, actions, courants participent aux transitions (écologique, solidaire, énergétique…).

N’oublions pas que partout dans le monde, des personnes se battent pour les droits humains, l’égalité et l’équité,

le respect des différences,  la préservation de leur identité culturelle, la conservation des écosystèmes naturels,

la biodiversité, les ressources  naturelles,…

Ces mouvances qui animent le monde d'aujourd’hui donnent de l’espoir quant au futur de l’humanité. Pour autant, elles se heurtent à des visions court-termistes et restent inexorablement freinées par la nature du système capitaliste. Certains diront que seul un effondrement total ou partiel de notre système actuel permettrait de réels changements. D’autres diront qu’en plaçant le respect de l’environnement naturel au cœur de nos actions, nous pourrions agir plus vite et efficacement.

[1] Manier Bénédicte. (2012). Un million de révolutions tranquilles.

[2] Brut. Le Vanuatu. https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2690140237902273&id=1757782394471400&_rdr

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